Je suis rentrée à l’hôpital la veille de l’opération. On m’a donné un somnifère le soir et un autre le matin très tôt. Comme j’étais à moitié « endormie » le matin, l’attente ne m’a pas paru très longue. Mais au moment de descendre dans la salle d’opération, l’angoisse était bien là ! Je me suis sentie complètement démunie et inquiète en me disant que j’allais peut-être passer de « l’autre côté ». C’était ma première anesthésie générale.
Arrivée dans la salle d’opération tout s’est enchaîné assez vite, tout le monde portait la tenue opératoire : charlotte, masque… intimidant ! On m’a injecté un anesthésiant et mon dernier souvenir est un masque posé sur mon visage.
J’ai entendu des voix et j’ai ouvert les yeux, je me suis dit « bon, je suis toujours sur terre ! » 😄. Mon mari m’attendait dans la chambre. Tout s’était bien passé.
Pendant l’opération, on m’avait placé un drain de Redon ! C’est un petit tuyau en plastique ou en caoutchouc qui a été mis en place au niveau de l’incision pendant l’intervention. Il permet d’évacuer les liquides (sang, lymphe) qui peuvent s’accumuler au cours de la cicatrisation. Le tout est récupéré dans un petit flacon.
Je devais donc me promener avec le petit flacon qui contenait mon sang (moi qui suis très craintive, j’osais à peine le regarder et encore moins le transporter !!). Ce drain n’était pas douloureux.
Par contre le jour où ils me l’ont enlevé, alors là 😖, je me suis sentie tellement mal que j’ai cru que j’allais tomber dans les pommes !!
Le lendemain de l’opération, une kiné vient nous montrer des mouvements à faire pendant un mois (trois fois par jour) afin de retrouver rapidement l’usage de son bras et de réduire les risques de lymphœdème. Aussi appelé « gros bras », il peut apparaître immédiatement ou dans les 15 ans après mastectomie. Le bras est très fragilisé. Il suffit d’un incident mineur (coup de soleil, mouvement brusque ou port de charges) pour le déclencher.
Il est important de savoir que les jours suivants l’opération, le bras situé du côté du sein enlevé est très douloureux, et on peut difficilement le bouger. J’avais des difficultés même pour me lever du lit.
J’étais obligée de dormir sur le dos, ce n’est pas facile quand on a l’habitude de dormir sur les côtés !! De toute façon, la douleur était tellement forte que je n’avais pas le choix ! Les nuits me paraissaient longues… j’avais du mal à rester sur le dos et en plus je ressentais des démangeaisons. Il faut bien faire attention à notre position dans le lit.
Il faut se reposer au maximum surtout les quinze premiers jours. Et pensez à boire beaucoup d’eau pour éliminer les anesthésiants.
Évidemment, je ne pouvais pas porter de soutien-gorge. Au début on est « sous le coup » de l’opération, et l’on s’en passe largement. Mais par la suite cela peut-être gênant de sentir l’autre sein « pendouiller » pendant nos petites activités. J’ai trouvé une astuce pour le tenir un peu en place.
Environ quinze jours après, j’ai eu un rendez-vous avec le chirurgien qui m’avait opéré, je n’osais pas encore regarder ma cicatrice ! Après m’avoir consultée pour voir si tout allait bien, il m’a pris rendez-vous avec l’oncologue pour le 26 décembre. Juste un jour après Noël ! « Cette année Père Noël, je souhaiterais comme cadeau : guérir et ne pas trop souffrir pendant les traitements ! ».
J’ai, malgré mes soucis, fait toute la décoration dès le 8 décembre avec ma fille.
Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs.
Montaigne